Culture canine

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ÉMISSION « SUR LES ÉPAULES DE DARWIN – Entre chien et loup »
https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-19-novembre-2016


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Extraits de « Dominance, mythe ou réalité ? » – Barry Eaton :
http://le-sanctuaire-d-avalon.wifeo.com/livres-r-.php

Mon chien est dominant, un mythe à la dent dure…

Afin de mieux « communiquer » avec les chien-ne-s, d’autant plus quand on en n’accompagne un-e dans sa vie, il est primordial de bien connaitre la culture canine et notamment leur façon de percevoir le monde.

 


Comment les chiens « voient-ils-elles » avec leur nez ?

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ÉMISSION « SUR LES ÉPAULES DE DARWIN – Ressentir et Comprendre »

https://www.franceinter.fr/emissions/sur-les-epaules-de-darwin/sur-les-epaules-de-darwin-26-novembre-2016


LA COMMUNICATION ?

Etymologie : du latin communicare, mettre en commun, faire part de, partage, dérivé de communis, commun.

Définition : La communication est l’ensemble des phénomènes qui peuvent intervenir lorsqu’un individu transmet une information à un ou plusieurs autres individu-e-s à l’aide du langage articulé ou d’autres codes (ton de la voix, gestuelle, regard, respiration, etc).

La communication est constituée :

  • d’un-e émetteur-trice (ou expéditeur-trice),
  • d’un-e récepteur-tre (ou destinataire),
  • du message qui est transmis de l’un-e à l’autre,
  • du code qui sert à transmettre le message (ex : la langue),
  • le canal de transmission (ex: de vive voix, etc.),
  • le contexte.

La même entité peut être alternativement être émetteur-trice ou récepteur-trice et elle concerne aussi bien les êtres humains (communication intra-spécifique) que les animaux NH, ici les chien-ne-s (communication inter-spécifique), les plantes, etc.

Le sens du terme « COMMUNICATION » dans L’ACCOMPAGNEMENT CANIN

Que cela soit pour les humain-e-s ou bien pour les chien-ne-s, la communication est fondamentale et essentielle.

Dans la relation qui unie les humain-e-s et les chien-ne-s, nous parlerons de « communication holistique », c’est-à-dire qu’elle fait intervenir le tout de l’humain-e et du-de la chien-ne (communication verbale et non verbale – ton de la voix, gestuelle, regard, respiration, etc), ainsi que le milieu écologique (possibilité d’interférences environnementales dans la communication).

Ainsi, il ne faut pas croire que quand un-e humain-e ne parle pas, il n’y a pas de communication.  Nos gestes, notre posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne pas dire, toutes ces choses « parlent » aux chien-ne-s.

Extraits de « Dans la peau d’un chien » – Alexandra Horowitz :
http://le-sanctuaire-d-avalon.wifeo.com/livres-r-.php

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Extraits de « Les signaux d’apaisement » – Turid Rugaas : 

http://le-sanctuaire-d-avalon.wifeo.com/livres-r-.php


Signaux d’apaisement chez les chien-ne-s

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Le Sanctuaire d’Avalon a une approche concernant les chien-ne-s qui est de l’ordre de l’accompagnement. Nous pouvons utiliser comme outil de communication le R+ P-, mais nous ne nous reconnaissons pas dans les termes : « éducation », « éducation positive ». Les mères chiennes éduquent leurs petit-e-s, les humain-e-s les accompagnent dans leurs environnements. De plus, bon nombre de personnes revendiquant ces termes utilisent des formes d’apprentissage et de conditionnement comme le clicker, le leurre, qui n’est pas ce que nous souhaitons favoriser dans une relation. Nous nous opposons fermement aux approches positives qui fabriquent des chien.ne.s robots, n’ayant d’yeux que pour leur humain.e et devant obéir au doigt et à l’oeil, même si aucun coup n’a été porté, ce n’est pas notre vision du respect de l’individu.

Extraits de « Penser son éducation autrement » – André Escafre :
http://le-sanctuaire-d-avalon.wifeo.com/livres-r-.php

L’ANTHROPOCENTRISME ET LES CHIEN-NE-S

Les sociétés humaines ont une approche philosophique et culturelle de la vie sur Terre, essentiellement anthropocentriste. Par conséquent, il n’est pas surprenant de constater que les méthodes éducatives et approches positives concernant les chien-ne-s le soient aussi. Il faut également reconnaitre qu’aussi surprenant soit-il, bon nombre de personnes humaines ne semblent pas s’interroger sur la nécessité d’avoir en amont une quelconque « approche éducative » pour leurs futurs compagnon-ne-s canin-s.

Ainsi, admettre que la plupart des humain-e-s qui « possèdent » un-e chien-ne ne connaissent finalement pas grand chose de la culture canine s’avère être un constat bien amère. Ce que les chiennes et les chiens payent au prix fort chaque jour.

Car comme tous les animaux Non Humains, ils-elles aspirent à vivre pleinement leurs vies et satisfaire leurs propres intérêts.Afin que chaque chien-ne puisse s’épanouir, il est nécessaire de créer des conditions pour une cohabitation plus harmonieuse, avec une attention permanente portée au respect de la culture canine, de chaque individu-e et de son tempérament.


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Les fondamentaux

http://www.des-amis-et-des-chiens.com/site/les-fondamentaux/introduction.html

Extraits « Des amis et des chiens – Introduction »

« Le monde du chien et le nôtre sont deux mondes différents, avec une culture différente, des codes différents, un langage différent. »

« Une bonne communication est basée sur l’écoute mutuelle entre un émetteur et un récepteur parlant le même langage. Quand ce n’est pas le cas, une même situation risque de ne pas être interprétée de la même manière par les deux. »

« En utilisant simultanément la bonne gestuelle et le bon mot nous pouvons leur apprendre un certain vocabulaire humain ; presque tout le monde le fait spontanément par moments, mais en observant mieux, on peut devenir plus précis et plus efficace. »

Éléments de la culture canine

http://www.des-amis-et-des-chiens.com/site/les-fondamentaux/elements-de-la-culture-canine.html

Extraits « Des amis et des chiens – Éléments de la culture canine »

« Le jeu entre chiots comporte des phases souvent très courtes et dès qu’il atteint un seuil d’excitation, la mère (ou un autre adulte) intervient. Entre eux ils apprennent à contrôler leurs mâchoires, les cris sont des signaux interprétés ; ils apprennent à faire attention à l’adulte qui les observe car ils finissent par savoir qu’il y aura intervention s’ils dépassent une certaine limite. Ils apprennent donc aussi la prudence et la méfiance. Ils apprennent à tenir compte des signaux qui accompagnent les réactions provoquées par leur comportement. Une mère hyper active construira des chiots moins calmes qu’une mère « équilibrée ». »

« Les jouets dits éducatifs ou ludiques inventés par les humains ne font pas partie de la culture canine. Non seulement ils sont inutiles, mais ils peuvent être nocifs pour l’équilibre du chiot et du chien à venir : les jouets mous et bruyants incitent à mordiller et à mordre, les cordes et jeux que l’on tient incitent à ne pas lâcher la morsure, les jeux que l’on jette et lance incitent à courir comme des machines derrière un leurre, et à nous commander quand ils rapportent l’objet (« eh, lance ! »). Difficile ensuite pour le maître de maîtriser ou canaliser ces excitations qui deviennent de plus en plus importantes car cela devient une véritable addiction. »

« Un autre fonctionnement canin qui nous déroute est l’habitude se s’arrêter pour renifler, marquer ou écouter. C’est strictement interdit et considéré comme de la désobéissance dans le cas d’une relation basée sur la soumission du chien. Nous ne voulons pas de ce genre de relation donc un fonctionnement canin n’a aucune raison d’être interdit, il est naturel. Ce n’est pas de la désobéissance. C’est une priorité. Nous acceptons donc d’attendre et nous reprenons la communication à zéro. »

« Donner ou ne pas donner son regard est un message en soi. Détourner le regard et partir permet de faire comprendre les expressions « c’est fini » et « tu laisses » et de nous rendre crédible et efficace quand nous les employons. Par exemple, si on demande au chien de laisser quelque chose, qu’il le fait mais qu’on regarde à nouveau la chose, souvent il pense que nous avons changé d’avis et y retourne. »


COMMUNICATION INTERSPÉCIFIQUE basé sur deux principes généraux :

– Les demandes doivent être exclusivement axées sur la communication canine.

– Les demandes doivent être relativement peu nombreuses, seulement le « strict nécessaire »

Glossaire des mots à employer
 
 

LE P’TIT NOM

Ici chaque invitation est précédée du p’tit nom d’amour de notre chien. Cela nous permet d’interpeller le chien pour lui signifier que nous allons lui demander quelque chose.

Exp : « Mon Tiloulou ? Tu restes avec moi ? »

Nous veillons à utiliser le nom du chien le plus rarement possible. De façon à ce qu’il agisse comme un « super signal ». Car souvent, en étant trop utilisé, il n’a plus d’impact sur le chien…

Dans les situations d’apprentissages, même si le chien ne répond pas tout de suite à notre demande, il faut garder l’habitude d’employer ce p’tit nom 2/3 fois avant d’utiliser le nom du chien. Ainsi petit à petit, à mesure des micro-progrès du couple humain-e – chien, la coopération se fera plus rapidement sans avoir à utiliser le nom.

Nous le gardons donc pour des situations critiques où le chien fixe, n’écoute pas/plus son humain-e-, quand la situation est dangereuse.

L’INTONATION

L’intonation chantante d’une voix gorgée de soleil a une grande importance. Elle nous permet de rester dans l’invitation sans tomber dans l’autoritarisme.

Ainsi, dès que nous percevons que le chien est interpellé par ce que nous lui demandons, nous commençons à le féliciter.

La félicitation, dès l’amorce de l’intérêt du chien jusqu’à la finalité de l’action, permet de garder le contact avec lui, de ne pas couper la communication, de l’encourager dans son effort/son écoute…

Exp : « C’est bieeen tu restes… C’est bieeen tu restes… C’est bieeen tu restes…etc…»

Selon le degré d’écoute, la complicité auxquels sont arrivés le chien et son humain-e, il faudra : féliciter tout au long de l’action, de temps à autre ou juste une fois quand l’action est amorcée.

Il est aussi bon de savoir s’adapter au chien du point de vue de l’intonation. En effet certains chiens monteront vite en excitation face à une voix trop joyeuse, il faudra donc trouver une tonalité plus neutre sans être ferme.

LE CHOIX DES MOTS

Le lexique qui suit est le fruit d’un travail sérieux, une recherche de tournures de phrases ayant une musique adaptée. Nous sommes donc exigeants quant à l’utilisation des bons mots pour formuler les invitations à nos chiens.

Voici donc un glossaire des invitations que nous utilisons avec nos chiens :

– Pour le rappel

Tu viens me voir ? ==> C’est bieeen viens me voir !
Attention à ne plus dire le « tu » dans la félicitation.

Pour lui demander de revenir vers nous, sans imposer un rappel !

Demi-tour ? ==> C’est bieeen demi-tour !

– Pour lui demander d’attendre

Tu attends ? ==> C’est bieeen tu attends !
Tu attends, je reviens ? ==> C’est bieeen tu attends !

La différence entre les deux est qu’avec le « tu attends, je reviens ? » le chien va apprendre à attendre notre retour là où nous l’avons laissé. Alors qu’avec un « tu attends ? » nous pouvons demander et stopper l’action d’attente à distance.

– Pour lui demander de rester à nos côtés

une sorte de « au pied ! »… sans que le chien ait l’obligation de garder sa tête collée à notre jambe. Là le chien se doit juste de rester dans le périmètre défini par son maitre.

Tu restes avec moi ? ==> C’est bieeen tu restes !

Cette félicitation peut être accompagnée d’une douce caresse sur le plat de la joue du chien quand il est assez proche.

– Pour lui demander de rester sur le bord du chemin, sur le trottoir

Tu vas au bord ? ==> C’est bieeen au bord !

– Pour lui demander de laisser des « êtres vivants »

chien derrière son grillage, animaux dans les prés, chien croisé en balade…

Tu le laisses ? ==> C’est bieeen tu le laisses !

– Pour lui demander de laisser diverses choses

De la nourriture, des victuailles douteuses trouvées en balade…
Tu laisses ? ==> C’est bieeen tu laisses !

Ici nous n’utilisons pas le « le ». Même si dans les premiers temps de l’apprentissage il est bon de l’ajouter car il aide à garder une mélodie plus douce dans la phrase… l’agacement étant hélas trop vite présent au début.

– Pour lui demander de laisser des personnes croisées en balade

nous n’utilisons pas le « tu laisses ? » car cette invitation donne des frissons aux personnes croisées ! Mais plutôt…

Tu laisses passer ? ==> C’est bieeen tu laisses passer !

– Pour lui apprendre à donner ce qu’il a en gueule

Tu donnes ? ==> C’est bieeen (tu) donnes !
Tu prends ? ==> C’est bieeen (tu) prends !

D’autres demandes qui coulent de sens :

Tu montes ? ==> C’est bieeen (tu) montes !
Tu descends ? ==> C’est bieeen (tu)descends !
Tu rentres ? ==> C’est bieeen (tu)rentres !
Tu sors? ==> C’est bieeen (tu)sors !
Tu te pousses? ==> C’est bieeen tu te pousses !
Tu avances ? ==> C’est bieeen (tu) avances !

C’EST FINI !

Très très importants ces deux petits mots. Grâce à eux le chien comprend que l’action est achevée, qu’il peut vaquer à ses occupations comme bon lui semble.

En prononçant ces deux mots nous coupons la communication avec notre chien. Il faut veiller à ne plus le regarder, sinon cela reviendrait à lui mentir, notre regard agissant comme une recherche d’interaction avec lui.

Nous utilisons aussi le « c’est fini » pour stopper les aboiements du chien. Quand il aboie pour nous signaler la présence de quelqu’un nous le félicitons puis lui indiquons que nous prenons le relai ==> « C’est bieeen ! C’est fini ! »

A BANNIR…

« Allez ! » ==> Il n’est en rien utile, il traduit juste l’état d’esprit de la personne : son impatience, sa nervosité, la peur de l’échec.

« Doucement ! »==> Par acquis de bonne conscience l’humain-e ajoute ce mot pour canaliser son chien. Il pense qu’ainsi son chien va ralentir, agir en douceur. Ce qui bien souvent produit l’effet inverse, ce mot mettant en alerte le chien!

LE SILENCE, L’IGNORANCE…

Comment ça le silence ? Mais ce n’est pas un mot !!! Et pourtant en nous taisant nous aidons le chien à être plus vigilant à nos demandes. A force de lui parler pour ne rien dire, à force de le rappeler à l’ordre pour un oui et pour un non, à force de le suivre du regard, à force de la papouiller nous le « soûlons »…

Et un chien sans cesse sollicité ne peut être serein, pleinement disponible pour les apprentissages. Bien au contraire, il construit une barrière pour se préserver, il fait la sourde oreille…

LA LONGE, un outil pédagogique pour les chien-ne-s ET les humain-e-s !
 
La Longe est une corde d’escalade statique de 15 mètres  de 7mm de diamètre pour les petits gabarits et de 8mm pour les chiens de plus de 18kg, avec un mousqueton de sécurité. Bien utilisée, elle permet d’installer une relation de confiance, favorisant ainsi un apprentissage mutuel et une avancé progressive vers l’autonomie pour les chien-ne-s.
 

  Pour les chien-ne-s :

– Avoir une zone d’exploration et une liberté de mouvements plus importante qu’en laisse ou « au pied »,
– Maintenir le lien avec l’humain-e,
– Favoriser les auto-contrôles (rencontre entre congénères, mieux gérer l’excitation, la frustration, etc.),
– Permet une certaine sécurité (humain-e peu tolérant-e, voiture, etc.),
– Etc.

Pour les humain-e-s :

– Comprendre que la parole n’est pas le seul outil de communication – Apprendre à se taire, maîtriser sa gestuelle, etc.
– Permet une communication plus fluide,
– Limite les incohérences de communication,
– Etc.


Déplacement avec longe – Esprit Canin 33 : https://youtu.be/5ayDUPMNffY


 
Rappel : La longe est un outil qui, hors cas particulier, doit s’éclipser au fur et à mesure que l’écoute mutuelle et la confiance se sont installées. Une bonne autonomie et le développement d’une certaine faculté d’adaptation permettra aux chien-ne-s d’appréhender convenablement diverses situations.
 

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